Camaïeu de gris (Des vents contraires)
Puisque c'est le style qui fait l'intérêt de ses romans, on s'imaginait qu'Olivier Adam était difficilement adaptable au cinéma. Des vents contraires, qui ressemble par bien des aspects à Je vais bien ..., prouve une fois de plus le contraire. Jalil Lespert traduit l'écriture d'Adam par un montage intelligent, des scènes courtes, des ellipses, tout un arsenal de petits trucs cinématographiques qui parviennent à faire exister une histoire somme toute assez ténue. Sans oublier le ciel de Bretagne, changeant, dans un camaïeu de gris, qui s'accorde parfaitement aux états d'âme du père désemparé, incarné par un excellent Bruno Magimel, qui souffre de tous ses membres de l'absence inexpliquée de sa femme depuis un an. Des vents contraires est un mélo retenu qui a le chic de faire pleurer (oh combien !) dans ses scènes les plus heureuses. Parce qu'elles symbolisent le manque et l'absence. L'émotion vient aussi des personnages secondaires (mention spéciale à Bouli Lanners) qui, malgré leur éphémère présence, donnent une humanité et une profondeur vivifiantes, en contrepoint à la dépression du héros. La mise en scène est peut-être un peu sage et parfois maladroite, le scénario trop lisse, mais les sentiments passent et l'instinct de vie emporte le morceau. Et comme la lumière est belle, au petit matin, sur une plage proche de Saint-Malo.
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