Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Au milieu de la guerre civile (Le verger des âmes perdues)

La Somalie ne fait pas la une de l'actualité. Ou alors pour décrire le chaos persistant du pays, considéré comme le plus corrompu du monde. Le verger des âmes perdues remonte le temps jusqu'à 1987, année de guerre civile d'une violence inouïe avec d'un côté, la dictature communiste, de l'autre des rebelles, et, au milieu, une population souffrant mille maux. Nadifa Mohamed raconte cette situation désespérée à travers trois destins féminins représentant trois générations : une fillette orpheline, échappée d'un camp, une soldate en quête d'identité de sens à donner à sa vie et une veuve prématurément vieillie et blessée dans sa chair. Elles se croisent au début du livre puis leurs chemins se séparent pour un temps dans la ville de Hargeisa, où est née la romancière. S'il donne un éclairage terrible sur les combats et la souffrance des civils innocents -certains passages sont à la limite du supportable- il manque un soupçon de complexité à ses personnages pour que le livre soit de ceux qui marquent véritablement. Le verger des âmes perdues est à l'image de cette "World litterature" anglo-saxonne, bien écrite mais aux intrigues forcées dans une construction qui apparait quelque peu artificielle pour converger vers une conclusion certes porteuse d'espoir mais dont on perçoit qu'elle témoigne trop d'une volonté de maîtriser l'émotion au juste moment. Il n'en reste pas moins d'une lecture souvent captivante portée par un style clair et puissant. 

 

url.jpg



07/06/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres