Au-delà du mur du son (Les amants passagers)
La crise économique qui frappe l'Espagne ? Dans Les amants passagers Pedro Almodovar la traite en farce et attrape-moi si tu peux. Oh certes, la comédie n'est pas toujours fine mais elle est au diapason d'une époque vulgaire et déprimante. Pas un hasard si, dans son aéronef, la classe économique dort à poings fermés, droguée à mort, tandis que du côté de la classe affaires règne une atmosphère d'orgie romaine. Qu'attendait-on de Pedro ? Qu'il nous refasse une comédie déjantée dans l'esprit de la Movida ? C'est que les temps ont changé ma bonne dame et que pour rire un peu, il est obligé de manier la truelle plutôt que le pinceau. Les amants passages n'est pas aussi chaotique qu'il y parait, la mise en scène y est millimétrée dans un espace réduit et si le scénario finit, comme l'avion, par tourner en rond, il se nourrit de dialogues plutôt crus, qui dépassent souvent le mur du son, dans un contexte de sexualité débridée et décomplexée. Un petit Almodovar, soit, mais (presque) jamais en pilote automatique.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres