Après le viol (Invisible)
"Une combinaison de fiction et de documentaire", telle est la structure d'Invisible selon sa réalisatrice, Michal Aviad, qui n'avait d'ailleurs abordé jusqu'alors que le second genre. Le violeur en série dont il est question et qui est le lien qui unit deux de ses victimes a bel et bien existé et les témoignages qui sont montrés sont également réels. Mais pour sa première incursion dans la fiction, et même si on peut lui reprocher une absence de rythme souvent préjudiciable, Michal Aviad démontre de vraies qualités de mise en scène. Alors que le sujet est lourd - la reconquête de leur dignité de femmes violées - et s'accompagne d'images sans concession sur les exactions de soldats israéliens à l'égard de la population palestinienne (un peu hors sujet mais loin d'être sans intérêt), le film se révèle lumineux et porteur d'espoir dans l'amitié qui nait entre deux femmes au passé dévasté. L'interprétation est la grande force d'Invisible. On connaissait le talent de Ronit Elkabetz mais la prestation d'Evgenia Dodina ne lui cède en rien et procure, in fine, de belles séquences chargées d'émotion. Le film de la réalisatrice israélienne est de ceux qui passeront inaperçus faute d'avoir été vus. Cent fois hélas.
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