Angoisses de la puerpéralité (Salve Maria)
Adapté librement d'un roman de l'écrivaine basque Katixa Agirre, Salve María participe du principe, désormais plus tabou, de déconstruire l'image idéalisée et imposée d'une maternité forcément heureuse. En l'occurrence, l'héroïne du film, ajoute à ce qui ressemble à une dépression post-partum des idées noires liées à un fait divers tragique, pour lequel elle se passionne. La réalisatrice catalane, Mar Coll, réussit assez bien, au moins pendant une heure, à installer une atmosphère oppressante et raréfiée, où les angoisses de la puerpéralité se confondent avec l'imminence d'un état proche de la démence. Elle le doit, en particulier, à son actrice principale, Laura Weissmahr, prodigieuse d'intensité négative. On y atteint alors un pic d'inquiétude, certes un peu éloigné de ceux de Rosemary's Baby ou de Hungry Hearts, par exemple, pour rester sur des sujets voisins. La dernière partie du film est moins probante, comme si les curseurs ne pouvaient être poussés davantage ou, plus prosaïquement, comme si le scénario entrait dans une sorte d'impasse émotionnelle. D'où un dénouement franchement frustrant, qui n'explique ni ne résout rien, nous obligeant à nous demander si le thriller psychologique entrevu n'était pas un leurre, qui ne débouche sur rien d'autre qu'une conclusion insipide et timorée.
La réalisatrice :
Mar Coll est née en 1981 à Barcelone. Elle a réalisé 3 films.
A découvrir aussi
- La voisine de la famille (L'Attachement)
- Participe passé (Voyage avec mon père)
- Un Portugais ensablé (Le rire et le couteau)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres