Ample comme le Mississippi (Mud)
Et au milieu, coule un fleuve. Pas n'importe lequel, le symbole du sud des Etats-Unis, le Mississippi, admirablement filmé dans sa dangereuse et trompeuse tranquillité. Mud est à son image, ample et faussement serein, avec une seule scène de violence mais d'une intensité rare. Avec son troisième film, le plus classique de tous, formidable de pureté, Jeff Nichols s'inscrit dans le sillon des plus grands cinéastes américains, Kazan pour le lyrisme calme, Arthur Penn pour l'intelligence de la construction narrative, entre autres. Ce récit d'initiation et d'apprentissage d'adolescence : à la vie et à l'amour avec la fin de l'innocence, n'est jamais appuyé, fluide jusque dans les moindres interstices. Tout au plus peut-on ressentir quelques longueurs sur 130 minutes, mais c'est une navigation au long cours que nous offre Jeff Nichols où, à l'encontre de beaucoup de réalisateurs d'aujourd'hui, il prend son temps pour approfondir sa narration sans négliger les rôles secondaires (Shepard, Witherspoon) et les intrigues adjacentes. Exceptionnel directeur d'acteurs, le cinéaste a choisi deux jeunes acteurs toujours justes qui se confrontent à un Matthew McConaughey remarquable. Mud est un grand film qui coule de source.
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