Cinéphile m'était conté ...

Imaginons que le légendaire John Ford revienne sur terre pour donner son sentiment sur l'état actuel du cinéma américain. Passons sur les super-héros et les sauveurs de l'humanité des blockbusters et installons-le devant Nope, prétendue huitième merveille du monde du cinéma, d'après la majorité des critiques professionnels ( les spectateurs sont moins unanimes, ouf).. Sûr que l'auteur de La poursuite infernale serait abasourdi par sa construction narrative, bancale pour être poli, et bien au-delà de son aspect fantastique. Peele fait son malin, installe une deuxième intrigue furieusement déconnectée, laquelle est évidemment sujette à interprétations plus ou moins fumeuses et c'est du reste la totalité du film qui est vue (par certains) comme une sorte d'acte militant anti-hollywoodien, prônant un regard neuf sur la société du spectacle, tout en y contribuant avec la dernière partie de Nope, fondée sur le suspense et la terreur. Il y a un côté schizophrène chez ce cinéaste, pourtant doué, comme l'a montré Get Out mais qui entend semble t-il nous donner matière à réflexion, tout en cryptant peu ou prou ses messages et sans renoncer malgré tout à certaines recettes, on ne peut plus classiques, des films de science-fiction, à perdre Alien. En même temps, comment pet-on présenter des héros aussi peu excitants, l'un introverti, l'autre exubérante, les deux évidemment très cool : voici pour l'analyse psychologique (oublions les seconds rôles, sans intérêt). Et les dialogues, vous les avez écoutés ? Indigents au possible. Pour quelques frissons et une mise en scène qui nous en met quand même plein la vue, à certains moments, que de scories dans ce Nope, malicieusement traduit en Ben Non, pour son exploitation au Québec.

Le réalisateur :

Jordan Peele est né le 21 février 1979 à New York. Il a réalisé Get Out et Us.