War Machine (Etats-Unis)
War Machine, David Michôd, Etats-Unis, 2017
La clé de War Machine se trouve dans un instant fugace quand le héros du film lit un épais livre sur le management. Car c'est la fonction principale de cet homme, comme le chef d'une entreprise lambda, sauf qu'ici il dirige les opérations de l'armée américaine en Afghanistan. Le portrait de ce gradé idiot, et il est présenté comme tel depuis le début y compris dans son attitude de canard lorsqu'il court, sert de trame à une satire pas piquée des vers dans l'occupation américaine de territoires censés avoir besoin d'une protection. Satire, oui, mais pas une comédie ou alors dramatique, reposant sur un certain réalisme, en dehors du personnage principal, volontairement outré avec le jeu cabotin mais assez jouissif d'un Brad Pitt en grande forme. Que le film soit bancal, qu'il hésite parfois dans son ton, qu'il se perde un peu dans sa partie européenne, qu'il soit étouffé par une voix off embarrassante, est indéniable mais pas rédhibitoire tellement les faits qui sont contés ont quelque chose d'absurde dans leur planification aussi bien que tragique dans leur accomplissement. L'australien David Michôd, auteur de l'époustouflant Animal Kingdom et du moins convaincant The Rover a eu l'intelligence de ne pas chercher une mise en scène grandiose mais de coller au plus près de ses interprètes. Peut-être un peu trop verbeux, par endroit, le film laisse indécis quant au type de spectacle que l'on vient de voir. C'était sans doute le but et par conséquent il atteint son but. Malgré les critiques qu'il reçoit en grand nombre, il devrait plutôt bien vieillir et faire davantage l'unanimité dans une décennie ou deux.
Note : 7/10
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