Voyage outre-mère (Toni, en famille)
A 24 ans, Nathan Ambrosini a déjà dirigé deux longs-métrages, ce qui, en soi, est déjà une rareté. Mais au vu de Toni, en famille, c'est le choix de son sujet, le quotidien d'une mère de cinq adolescents, qui les élève seule, qui interroge grandement. La précocité et la maturité du cinéaste s'allient dans un film qui n'est certes pas la huitième merveille du monde, mais qui impressionne malgré tout par sa justesse et son évitement des clichés persistants au cinéma sur l'insupportable âge ingrat et le courage des célibattantes. Ce voyage outre-mère contient de vrais morceaux de tendresse, de comédie et de réalisme, sans céder à la tentation de dramatiser ou d'idéaliser, dans une récit qui s'impose par sa simplicité mais aussi ses choix de ne pas traiter des éléments essentiels qui jouent forcément dans les situations qui nous sont présentées (la disparition du père, l'attitude de Toni vis-à-vis des hommes). Ces décisions narratives, qui pourraient nuire à la cohérence du film, ont au contraire un effet salutaire et le laissent respirer et ouvert aux hypothèses du spectateur. Camille Cottin, sans effort apparent, se love parfaitement dans un rôle qui n'est facile que sur le papier. Il faut beaucoup de talent pour parvenir à cette adéquation totale avec un personnage vite familier, à la fois tourné vers les autres et dépositaire d'une belle lumière intérieure.
Le réalisateur :
Nathan Ambrosini est né le 18 août 1999 à Grasse. Il a réalisé Les drapeaux de papier.
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