Cinéphile m'était conté ...

De mémoire de cinéphile, on n'avait pas vécu une rentrée cinématographique d'une telle richesse depuis des lustres. La moisson cannoise était prometteuse, elle confirme sa densité et sa qualité au fil des sorties (et ce n'est pas fini). En passant, ceux qui critiquent le festival oublient juste la formidable caisse de résonance qu'il constitue permettant à certains films une exposition qu'ils n'auraient jamais eu sinon : le premier à en profiter étant Toni Erdmann qui mine de rien renouvelle totalement le film d'auteur avec son découpage, sa mise en scène et sa diversité de tons. Mais il n'est pas le seul à briller en cette rentrée : n'oublions pas L'économie du couple, Mimosas, Dernier train pour Busan et courant septembre l'égyptien Clash, l'américain Brooklyn Village, le québecois Juste la fin du monde et surtout le brésilien Aquarius (merveille). Et puis Soy Nero, tourné loin de son pays par l'iranien Rafi Pitts. Et le cinéma français dans tout cela ? Très présent avec Frantz, Voir du pays, Victoria (magnifique), Eternité, Le fils de Jean ... Avec les plus controversés Nocturama, Divines et Rester vertical qui au moins ne laissent pas indifférents.

S'il faut aller au cinéma, on doit aussi lire les revues qui en parlent. D'autant qu'on y déguste moult interviews, de Maren Ade à Bertrand Bonello en passant par Xavier Dolan et Kleber Mendonça Filho. Les cahiers du cinéma, Positif, La septième obsession sont indispensables mais on peut aussi jeter un oeil sur Studio et Première. Elle sont toutes en kiosque (demain au plus tard) avec des numéros superbes qui témoignent parfaitement de la splendeur de cette rentrée cinématographique. Du nanan sur l'écran et dans les pages de magazine : de quoi oublier les jours qui raccourcissent et l'été qui s'en va.