Une nuit pour se souvenir (La joie ennemie)
La joie ennemie n'est pas un livre comme les autres pour Kaouther Adimi. Tout d'abord parce qu'il s'inscrit dans la collection Ma nuit au musée, pour laquelle l'écrivaine a choisi l'Institut du monde arabe, entourée d'œuvres de la peintre algérienne Baya, qui connut la notoriété à 15 ans, avec une première exposition à Paris. Le récit enlace plusieurs temporalités, autour de la vie de Baya, dans l'Algérie française puis indépendante ; dans l'enfance de l'autrice, elle-même, durant la décennie noire, alors que son père avait décidé de rentrer au pays, malgré la multiplication des attentats terroristes et des assassinats ; et enfin, dans cette nuit au musée, où elle évoque ces années terribles et explique le "making of" du livre, qui passe par sa mémoire plus ou moins fiable et l'interrogation de proches qui rectifient, corroborent ou contredisent ses souvenirs. La plume agile de Kaouther Adimi n'a aucun mal à nous entraîner à sa suite, dans un rythme qui jamais ne ralentit, où la romancière se livre de manière intime, en toute sincérité, tout en tissant des liens, avec Baya, artiste unique par sa précocité et sa maîtrise de la couleur, dont la notoriété actuelle n'est pas encore à la hauteur de son talent. Certains ne l'ont-ils pas surnommée la "Frida Kahlo algérienne" ?
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock.
L'auteure :
Kaouther Adimi est née en 1986 à Alger. Elle a publié 5 romans dont L'envers des autres, Nos richesses et Les petits de décembre.
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