Cinéphile m'était conté ...

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Une femme à l'écoute (Quitter la nuit)

 

Dans Quitter la nuit, il existe un écart important entre un premier quart d'heure haletant, dans lequel l'on ignore encore si un drame a eu lieu ou va arriver, et le restant du film, au rythme lancinant. Comme Rodrigo Sorogoyen avec Madre, Delphine Girard a transformé son court en long, exercice excitant par essence mais truffé de pièges. On ne peut dénier en tous cas à la réalisatrice la précision de son écriture même si le récit se complaît parfois trop dans ses portraits psychologiques, avec la frustration de ne pas avoir davantage d'interactions entre ses trois personnages principaux. Reste que sur le sujet qui est le sien, le film définit assez bien le contexte sociétal et judiciaire d'une telle affaire où la recherche de vérité passe par la confrontation de témoignages opposés. Par rapport à Les choses humaines, qui explorait les zones grises d'une agression, Quitter la nuit laisse également planer le doute, mais pas jusqu'au bout, préférant in fine la lumière à l'incertitude. Des personnages de cette affaire, le plus en retrait et peut-être le plus intéressant est celui de la femme à l'écoute (formidable Veerle Baetens), qui aurait gagné à être développé mais qui vient cependant donner une chaleur et une bienveillance qui contraste avec le caractère assez uniformément sombre d'un film auquel il ne manque qu'un peu plus de moelle pour convaincre encore davantage.

 

La réalisatrice :

 

Delphine Girard est née en 1976 au Québec. Elle a réalisé 3 courts-métrages.

 



14/04/2024
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