Un trio désaxé (Faces cachées)
Faces cachées, qui a mis un peu de temps pour parvenir dans les salles françaises, est assurément un drame psychologique à plusieurs détentes mais aussi un suspense qui ne donne que peu d'indices sur sa destination finale. Mais son atmosphère très travaillée l'emmène aussi du côté du conte, s'éloignant assez souvent du réalisme pur, avec des scènes dont on ne sait si elles ont vraiment lieu ou si elles sont l’œuvre du subconscient de ses deux protagonistes principales. S'y ajoute un fort contexte post #MeToo qui annonce un dénouement auquel on n'est d'ailleurs pas forcé d'adhérer. Globalement, le film ne vaut pas le récent et splendide The Quiet Girl, autre production irlandaise, ne serait-ce qu'à cause d'une mise en scène qui se veut sans cesse signifiante et s'avère assez artificielle, avec des dialogues guère inspirés, qui sonnent parfois faux, et une musique à effets envahissante. Le scénario s'en trouve un peu affadi, de même que la caractérisation de ses personnages, pourtant a priori plus que dignes d'intérêt de par leurs failles profondes, symbolisées par leurs professions respectives, qui collent à leur personnalité : une actrice, une future vétérinaire et un archéologue. De ce trio désaxé, c'est la seconde qui fascine le plus, de par le jeu très intérieur, énigmatique et fascinant de la comédienne irlandaise Ann Skelly, dont la jeune carrière s'est pour l'heure plutôt étoffée du côté des séries télévisées.
Les réalisateurs :
Christine Molloy se sont mariés en 1986. Ilsont coréalisé 5 films.
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