Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Un pays sans mer (Séoul, São Paulo)

En 1884, après sa défaite dans la guerre du Pacifique contre le Chili, la Bolivie a perdu son accès à la mer. Séoul, São Paulo, le premier roman de Gabriel Mamani Magne, n'en raconte pas l'histoire mais le territoire cédé reste comme un membre amputé dont tous les Boliviens ont la nostalgie et qui nourrit l'animosité envers les Chiliens. A côté de La Paz, la capitale, se situe El Alto, au nom évocateur car la ville culmine à 4 000 mètres de haut et c'est là, dans cette cité, que vivent Tayson, récemment arrivé du Brésil où il a vécu jusqu'à ses 16 ans, et son cousin, le narrateur et véritable personnage central du livre, contrairement à ce que son titre semblait indiquer (Séoul fait référence à la K-pop dont Tayson est amateur). Récit d'apprentissage, le roman nous narre les (més)aventures des deux anti-héros, en particulier le curieux pré-service militaire, véritable laboratoire du machisme, mais aussi les préoccupations classiques d'adolescents tels que le sexe, les études (ratées), le football, l'alcool et la drogue. L'émancipation est difficile dans un pays aussi étroit quand on est confronté à la pauvreté et à un avenir morose qui passera sans doute par l'exil. Dans un style très direct et ironique, Séoul, São Paulo se révèle attachant même si l'ensemble manque un peu d'épaisseur.

 

 

L'auteur :

 

Gabriel Mamani Magne est né le 27 octobre 1987 à La Paz. Il a publié 3 livres.

 



28/04/2025
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