Cinéphile m'était conté ...

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Un grand voyage intime et universel (Confiteor)

Monumental ! Un lacis de récits imbriqués, un dédale d'histoires qui s'enchevêtrent à différentes époques avec une multitude de personnages. Confiteor a demandé 8 ans de travail à Jaume Cabré qui a accouché d'un roman de près de 800 pages. Qui peut prétendre résumer une telle montagne ? Autant s'attaquer à l'Everest à mains nues. Alors, de quoi s'agit-il, au fond ? Du réconfort de la beauté des arts face au mal qui ronge le coeur des hommes, de l'Inquisition aux camps de la mort ? Entre autres choses. Au milieu du magma historique qui menace d'engloutir le lecteur, Cabré nous tend la main avec le portrait d'un homme, Adria Ardévol, attachant, désemparé, pathétique et, surtout, surtout, terriblement humain, dans ses doutes, ses erreurs, ses peines et ses contradictions. Et avec l'amour d'une femme, relation compliquée et tumultueuse ; et l'amitié aussi, qui n'est jamais à l'abri d'une trahison. Ce roman "monstrueux" est d'une richesse insondable. Il épuise, désoriente, déstabilise. Une seconde lecture est sans doute indispensable pour en saisir toutes les subtilités. Et pourtant, malgré ses multiples ingrédients et sa longueur, sa lecture n'est pas (trop) difficile. Parce que le romancier catalan utilise un style limpide, trivial à l'occasion dans ses dialogues, avec une érudition qui ne cède jamais à une quelconque pompe ou prétention. Au moment où l'on peut se sentir perdu (cela arrive), il nous rattrape, en un tour de main (merci au cowboy et à l'indien, parts d'enfance et de conscience, et au violon, symbole de la transmission, avec toutes ses ambigüités). Confiteor est un grand voyage. Dans l'histoire de l'Europe et dans l'existence d'un individu. Avec une résonance intime autant qu'universelle.

 

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07/01/2014
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