Cinéphile m'était conté ...

En vrille, le dernier Deon Meyer, est très alcoolisé. D'une part parce que Griessel, son personnage principal est un flic qui replonge après des mois d'abstinence au risque de détruire sa carrière et son couple ; d'autre part parce que le roman se penche longuement sur l'histoire d'une des exploitations vinicoles de la région du Cap. Tout ceci n'est pas fastidieux mais nous éloigne tout de même de l'enquête en cours, à savoir la tentative d'élucider le meurtre d'un petit génie, créateur de start-up et individu à la personnalité pour le moins complexe. Malgré sa construction tarabiscotée, En vrille ne peut dissimuler longtemps que son intrigue manque de mordant et que les digressions, nombreuses, lui ôtent beaucoup de son intérêt. Le polar se lit sans déplaisir, Deon Meyer a suffisamment de bouteille (hic) pour cela, mais on y décèle comme une paresse pour aviver le suspense qui n'atteint jamais des sommets. Par ailleurs, la lecture de Meyer a toujours été une bonne source pour connaître l'état moral et social de l'Afrique du Sud post-apartheid. Ici, cet aspect n'est que brièvement abordé, l'essentiel ayant déjà été dit dans ses romans précédents. En vrille est un cru relativement gouleyant mais dont le goût en bouche se caractérise par des arômes qui disparaissent très vite. Un vin de soif, pas davantage.

L'auteur :

Deon Meyer est né le 4 juillet 1958 à Paarl (Afrique du Sud). Son premier roman date de 1994 et il a depuis publié 10 polars, tous traduits en français. Parmi eux, citons : Jusqu'au dernier, Les soldats de l'aube, L'âme du chasseur, A la trace ... Il a également réalisé un film en 2013, Le dernier tango.