Tuer le père (The Things you kill)
Coréalisateur des Chroniques de Téhéran, Alireza Khatami se retrouve pour la deuxième fois en solo avec The Things you kill, et, pour la première, en dehors d'Iran, plus précisément en Turquie. Si le nom de David Lynch vient à l'esprit pour référencer le film, le cinéaste n'oublie pas ses racines, au moins dans une première partie qui rappelle par son ingéniosité les récits en cascade d'Asghar Farhadi. Tuer le père, ces mots ont ici un sens, y compris du point de vue métaphorique, le patriarche représentant en l'occurrence toute la violence familiale, aux conséquences tragiques. C'est vrai que le film, très lisible durant sa première moitié, avec un caractère languissant, loin d'être désagréable, s'apparente à un puzzle cauchemardesque par la suite, jusqu'à son dénouement, peut-être un peu trop fabriqué pour susciter l'angoisse et l'incompréhension. Mais même dans ses zones d'ombre, ses mystères, ses ellipses et ses audaces narratives, The Things you kill se caractérise par une maîtrise impressionnante de sa mise en scène, dans une plongée vers l'abîme, d'une manière tout aussi effrayante que ludique, pour qui possède un certain goût pour la perversité, les faux semblants et l'irruption du fantastique dans un réel qui n'en finit pas de déraper.
Le réalisateur :
Alireza Khatami est né en 1980 en Iran. Il a réalisé Les versets de l'oubli et Chroniques de Téhéran.
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