Soumission terrifiée (Fences)
Fences a une origine théâtrale que Denzel Washington n'a pas souhaité dissimuler, ce qui est compréhensible, mais toute la première partie du film est constituée de très longs dialogues, parfois monologues, qui ne sont pas allégés par une mise en scène qui ne trouve pas d'air. Il faut attendre une bonne heure et le premier fait marquant, narrativement parlant, pour que le metteur en scène Washington se permette enfin des respirations et que le film acquière un vrai rythme, plus seulement dépendant des mots. Et c'est à partir de là que le texte d'August Wilson prend toute sa force, traçant le portrait d'un homme blessé qui fait rejaillir sur ses proches toute son amertume, coagulant leur existence dans la soumission terrifiée devant un caractère aussi intransigeant et autoritaire. En relâchant enfin l'étreinte, le film aboutit à une superbe conclusion pleine de mélancolie résiliente, rachetant finalement sa première moitié verbeuse qui aurait pu être facilement réduite de moitié. Denzel Washington interprète avec conviction et parfois un peu d'outrance cet homme aliéné et aliénant. Mais c'est bien Viola Davis qui, malgré un temps bien moindre à l'écran, suscite la plus grande émotion. Elle est aussi remarquable que dans La couleur des sentiments sinon davantage.
Classement 2017 : 23/43
Le réalisateur :
Denzel Washington est né le 28 décembre 1954 à Mount Vernon. Il a dirigé Antwone Fisher et The great Debaters.
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