Royal câlin (Chien)
L'absurdité du monde et les violences sociales sont des constantes du cinéma de Samuel Benchetrit. Chien pousse le bouchon plus loin, avec des prémices de comédie avant de s'aventurer dans un drame pathétique où soumission et humiliations font la paire. C'est une sorte de conte allégorique, aussi, si on veut, mais avec une base réaliste qui crée le malaise. Jusqu'où ira s'abaisser le personnage principal ? Les séquences finales donnent la réponse avec un nouveau retournement de tonalité, toute empreinte de poésie ...effrayante ! Assis, couché, debout, cette fable a de la consistance et porte un regard crû sur les relations humaines d'aujourd'hui, dans la famille, dans le travail, dans la vie sociale où la condition animale est parfois supérieure à celle des humains. Alors, devenir une bête à quatre pattes pour obtenir un royal câlin, n'est-ce pas une certaine forme d'objectif quand vous n'êtes plus qu'un chien dans un jeu de quilles ? Benchetrit a toutefois un péché mignon : celui de chercher à provoquer, voire à choquer, ce qui nous vaut dans Chien des scènes trop volontiers outrées. Disons qu'on aurait préféré qu'il aille du côté de Roy Andersson plutôt que d'Ulrich Seidl. Le film est servi par un casting de choix avec un Vincent Macaigne parfait avec son air de chien battu et Bouli Lanners effarant de densité dans la domination. Vanessa Paradis, elle, ne fait que passer mais elle le fait divinement bien.
Classement 2018 : 54/160
Le réalisateur :
Samuel Benchetrit est né le 26 juin 1973 à Champigny-sur-Marne. Il a réalisé 6 films dont Janis et John et Asphalte.
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