Cinéphile m'était conté ...

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Révolution du palais (Délicieux)

 

Le cinéma aime passer à table et on ne compte plus les films consacrés aux délices de la gastronomie, du Danemark à Taïwan, en passant par le Brésil et évidemment la France. L'histoire de ce prétendu premier restaurant sur notre territoire ne respecte pas franchement la vérité historique mais l'on s'en fiche un peu, avec quelques anachronismes amusants à la clé. L'ensemble est cependant dépourvu d'épices, avec une mise en scène assez plate et un certain manque de poésie dans la confection des recettes (Eric Besnard est plus inspiré par les paysages du Cantal que par les scènes de préparations culinaires). Mais l'approche de cette révolution du palais se veut aussi un tableau d'époque, peu de temps avant la prise de la Bastille, avec une montée des mécontentements dans le peuple (qui est hélas quasi absent du film) et une aristocratie assise et confite dans ses privilèges, chose assez scolairement montrée, il faut bien l'avouer. Là où le bât blesse davantage, c'est dans la sous-intrigue qui implique le personnage d'Isabelle Carré et qui, à défaut de pimenter le récit, l'alourdirait plutôt. Malgré ses nombreuses lacunes, Délicieux reste presque constamment divertissant, porté par ses deux appétissants personnages principaux, Grégory Gadebois en tête, d'une grande suavité et subtilité, avec quelques similitudes avec le François Hollande qu'il incarnait récemment. Lui offrir un rôle d'épicurien revêche, aux grands cœur et estomac, est tout sauf une faute de goût, car lui, son jeu est toujours délectable.

 

 

Le réalisateur :

 

Eric Besnard est né le 15 mars 1964. Il a réalisé 7 films dont Le goût des merveilles et L'esprit de famille.

 

 



13/09/2021
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