Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Rendre sa grandeur à l'Amérique (The Apprentice)

 

Le parcours de Ali Abbasi, cinéaste dano-iranien, est assez surprenant, avec notamment le bizarre Border et le brillant Les nuits de Masshad. Pour son premier film américain, il ne se rate pas, avec The Apprentice, évocation des années d'apprentissage de Donald Trump, coaché par un mentor sans scrupules. Comment Donald, le caneton un peu tendre, est-il devenu un loup monstrueux du capitalisme nous est montré sans fard, mais avec ironie et humour, dans une mise en scène clinquante et clipesque, qui donne un rythme fou et une efficacité certaine à un récit sans fioritures. Sans qu'on puisse accorder un soupçon de sympathie au futur président des États-Unis, le scénario à charge n'est cependant pas aussi prononcé qu'il aurait pu être, devenant crédible de par cette relative mesure. C'est aussi un portrait accablant de ces années de libéralisme américain, de Nixon à Reagan, ce dernier promettant de "rendre sa grandeur à l'Amérique", un slogan que Trump n'oubliera pas. Si Sebastian Stan est impeccable dans le rôle de l'apprenti qui va dépasser son maître en termes de cynisme, c'est surtout Jeremy Strong qui impressionne dans un rôle glaçant d'avocat immoral et insolent qui règne sur un New York corrompu.

 

 

Le réalisateur :

 

Ali Abbasi est né en 1981 à Téhéran. Il a réalisé Shelley, Border et Les nuits de Mashhad.

 



14/10/2024
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