Cinéphile m'était conté ...

Le succès et la notoriété de M. Night Shyamalan relèvent du mystère. Un talent de faiseur, et encore, visible dans Sixième sens qui ne valait que pour son twist final. Pas de quoi s'esbaudir et infiniment inférieur à Hitchcock ou Cronenberg, pour rester dans un registre plus ou moins voisin (mais les deux ont prouvé qu'ils avaient une palette très étendue, ce qui n'est pas le cas de Shyamalan). En somme, le cinéaste américain a fondé sa "réussite" sur ses twists scénaristiques. C'est un peu court. Split nous annonce t-on avec force fracas est le grand retour du réalisateur. Parce qu'il est parti ? Alors, pourquoi pas, donnons-lui une chance, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Pourtant, après une torture de près de 2 heures, qu'évoquer d'autre que son ennui abyssal devant une histoire sans intérêt, glauque, mais pas trop quand même pour ménager son public, avec des adolescentes à moitié dépoitraillées aux prises avec un psychopathe, des traumatismes d'enfance à ne plus savoir qu'en faire, des dialogues verbeux et un suspense aussi torride qu'une banquise en hiver. Split est un film pénible et malsain qui fait son miel d'une accroche très marketing : "Venez découvrir l'homme aux 24 personnalités." Bonjour l'inflation ! Le grand Alfred en avait octroyé deux seulement à son Norman Bates mais son histoire était forte, anxiogène et originale (au moins pour l'époque). Tout le contraire de ce Split qui n'en finit pas de faire Pschitt.

Classement 2017 : 38/39

Le réalisateur :

M. Night Shyamalan est né le 6 août 1970 à Pondichéry. Il a notamment dirigé Sixième sens, Incassable, Signes et Phénomènes.