Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Plantés dans le désert (Le miracle du saint inconnu)

 

Le petit village qui s'est construit autour du mausolée d'un saint inconnu semble symboliser, en son état de microcosme, le Maroc tout entier. Tout du moins est-ce ainsi que le spectateur du premier long-métrage d'Alaa Eddine Aljem l'interprétera. Les personnages du film sont des sortes d'archétypes déterminés par leur profession et le réalisateur prend le temps de les présenter en détail : le voleur, le garde, le paysan, le dentiste/barbier, le médecin et ... toutes les femmes du village qui vont voir ce dernier pour combattre leur ennui (en cas de santé défaillante, elles préfèrent s'en remettre au saint) dans ce trou perdu au fin fond du désert. Le film ironise sur les croyances et les superstitions du peuple sans pour autant attaquer frontalement la religion. Comme un lointain cousin d'Elia Suleiman, Aljem préfère suggérer que démontrer et il a lui aussi choisi la voie du burlesque. Même si tout ne fonctionne pas parfaitement, faute de rythme peut-être, l'assemblage de saynètes qui composent le film sont assez délectables, fort drôles à l'occasion. Nous sommes dans un conte moral où spiritualité et cupidité se relaient dans un cocktail qui se révèle in fine plutôt réussi et prometteur quant à l'avenir du cinéaste marocain.

 

 

Classement 2020 : 1/3

 

Le réalisateur :

 

Alaa Eddine Aljem est né le 29 novembre 1988 à Rabat. Il a réalisé un court-métrage.

 



03/01/2020
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