Petits fugitifs (Sweet Thing)
Sweet Thing a de belles qualités, c'est certain, et en particulier cette manière de se mettre à hauteur d'enfants ou pré-adolescents, confrontés aux manques des adultes, voire à leur toxicité. Mais d'un autre côté, le film d'Alexandre Rockwell semble cocher toutes les cases du cinéma indépendant américain dans cette histoire de petits fugitifs Le noir et blanc d'abord, presque granuleux parfois et rehaussé à l'occasion d'éclats de couleur. Le récit se construit à partir d'un environnement chaotique et évolue, plus resserré, autour de ses jeunes héros livrés à eux-mêmes et solidaires face à l'adversité. Il y a un air de "déjà vu" dans les péripéties qui s'enchaînent et qui délaissent parfois le réalisme pour une recherche poétique, sans oublier une voix off superfétatoire qui souligne plus qu'elle abonde en nouvelles informations. Mais finalement, ce côté familier de la narration ne dessert pas tant que cela Sweet Thing qui reste une œuvre attachante, notamment pour son interprétation parfaite, à commencer par celle de Lana Rockwell, la petite "cheffe de gang." C'est ce que l'on retient en définitive, l'énergie de ces enfants, capables de franchir les obstacles, prompts à la résilience et à l'enthousiasme pour jouir du moment présent. Comme si Alexandre Rockwell voyait de l'espoir dans l'avenir avec une nouvelle génération qui saura éviter les erreurs des précédentes. Et sur cette idée optimiste et généreuse, pourquoi ne pas le suivre ?
Le réalisateur :
Alexandre Rockwell est né en 1956 à Boston. Il a réalisé 9 films dont In the Soup.
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