Perdre est une question de méthode (Une vie pleine de sens)
Perdre est une question de méthode, proclamait il y a quelques années le titre d'un excellent roman du Colombien Santiago Gamboa. David, le narrateur et anti-héros d'Une vie pleine de sens, semble aussi détenir les clés pour se compliquer l'existence, s'attirer des inimitiés et pour parler vulgairement, foirer sa vie, professionnelle et familiale, dans un même élan apathique, si l'on ose cet oxymore. Le cheminement du susdit est tragiquement drôle, dans une certaine tradition d'humour juif, mais le livre ne fait pas tellement rire, tellement son personnage principal fait de la peine, dans sa maladresse innée et ses difficultés à comprendre le monde qui l'entoure. Cet homme est un chercheur, ce qui vaut au lecteur un grand nombre de descriptions scientifique, lesquelles il faut bien le dire, auraient mérité d'être raccourcies. A l'inverse, quand l'auteur se fait plus concret que théorique et évoque les soucis familiaux de David, ses rapports exécrables avec son beau-père, désastreux avec son épouse et frustrants avec son fils, on peut apprécier à sa juste valeur le style de Pablo Casacuberta, élégant et racé, à peine alourdi par une multitude de métaphores. Le roman est inégal, donc, avec quelques passages abscons, mais l'auteur uruguayen possède une dose d'ironie considérable qui rend son livre appréciable, en définitive, même si l'on ne peut pas dire qu'il fait beaucoup pour nous permettre de comprendre et encore moins d'aimer ce malheureux David.
Un grand merci aux éditions Métailié et à NetGalley
L'auteur :
Pablo Casacuberta est né en 1969 à Montevideo. Il a publié 5 romans dont Ici et maintenant et Une santé de fer.
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