Pèlerinage vers ses racines (Lune de miel)
Le sujet de Lune de miel est lourd et autobiographique : un pèlerinage vers ses racines. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Elise Otzenberger n'a pas choisi la facilité en traitant de l'identité juive et de l'héritage de la Shoah au sein de la famille. Une transmission qui s'est faite par les non-dits plus que par la parole. Globalement, mise à part une poignée de scènes, le ton est à la comédie, débridée et parfois franchement triviale (les récurrences scatologiques). C'est surprenant, déstabilisant et loin d'être maîtrisé, à cause notamment d'une mise en scène peu inspirée. Cependant, malgré son instabilité chronique, Lune de miel n'est pas entièrement raté ne serait-ce que pour son culot et une sincérité évidente. Avec quelques punchlines marquantes comme de qualifier Cracovie de "Disneyland de la Shoah." La description de la Pologne peut sembler peu amène et réduite à quelques clichés mais elle correspond à ce que les personnages du film, avec leur ascendance et leurs apriori, pensent véritablement. C'est entendu, Elise Otzenberger est encore loin d'un Woody Allen, en particulier dans ses dialogues, mais elle essaie, elle tâtonne et son long-métrage a de la personnalité à défaut de susciter une pleine adhésion. Dans un rôle trop axée sur l'hystérie, l'excellente Judith Chemla (inoubliable dans Une vie) s'en tire sans trop de dommages et forme un couple énergisant avec Arthur Igual. Enfin, les seconds rôles ont aussi de la présence, même modestes : Brigitte Roüan, Isabelle Candelier, Antoine Chappey et le toujours suave André Wilms.
Classement 2019 : 56/125
La réalisatrice :
Elise Otzenberger a été actrice dans une vingtaine de films et séries.
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