Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Pas un quartier sans cible (Shorta)

 

Les violences policières ne sont pas une spécificité américaine ni française, y compris quand elles s'accompagnent de racisme et/ou de xénophobie. Shorta, premier long-métrage tourné à 4 mains, s'inscrit en tous cas dans une actualité toujours brûlante et par divers côtés pourrait ressembler à une version danoise des Misérables. Jusqu'à un certain point, puisque dans ce film de genre, avec sa traditionnelle dualité bon flic/mauvais flic, les auteurs s'en réfèrent notamment aux premiers films de Walter Hill. Le commentaire social est présent, avec un récit qui se situe entièrement dans un quartier pas sans cible, comprenez hostile à la police, surtout quand une bavure vient d'être commise. Néanmoins, c'est l'action qui prévaut assez vite, avec ses deux policiers pris au piège dans une véritable souricière. Le film est intense et riche en adrénaline et assume sa subjectivité en épousant la vision des représentants de l'ordre, non sans laisser au spectateur le choix de juger leurs faits et gestes. C'est plutôt malin de la part des réalisateurs même s'ils se montrent un peu moins persuasifs dans les interactions entre les différents personnages. L'on comprend bien que Shorta n'a envie de stigmatiser personne et d'éviter un manichéisme facile mais il en résulte quelques cafouillages narratifs, cependant mineurs, et qui n'altèrent l'efficacité de l'ensemble que de façon minime. Toutefois, ce n'est pas être chauvin que d'affirmer que Les misérables se situe bien au-dessus de Shorta, de par son ampleur et de par son ambition.

 

Les réalisateurs :

 

Anders Ølholm et Frederik Louis Hviid sont nés au Danemark. Le premier a réalisé 1 court-métrage et le deuxième 5.

 



27/06/2021
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