Papiste fait de la résistance (Marie Stuart, reine d'Ecosse)
Marie Stuart, reine d'Ecosse a comme défaut premier de venir peu de temps après l'iconoclaste La favorite de Yorgos Lanthimos. Autant comparer une Formule 1 à un 4x4. Le premier film de la femme de théâtre Josie Rourke tente elle-aussi de revisiter l'histoire avec des accents modernes mais n'y parvient guère, incapable d'expliquer les véritables enjeux de l'époque, principalement religieux, lui préférant une lecture féministe, sympathique, mais trop forcée, quitte à tordre les faits historiques pour accréditer sa thèse. Une insistance qui aurait pu être acceptable si l'on avait senti le souffle de l'Histoire qui n'y est manifestement pas, la faute à une mise en scène bien lourde et à un scénario sans aucune fluidité. Papiste en résistance contre le protestantisme qui domine en Ecosse comme en Angleterre, Marie Stuart apparait comme une héroïne trahie de toute part et surtout victime des manoeuvres et complots de la gent masculine, mâles acceptant mal le pouvoir des femmes puisque la chose vaut aussi pour la cousine de Marie à Londres. Pour un portrait beaucoup plus approfondi de la reine d'Ecosse, il serait utile de se replonger dans la Marie Stuart de John Ford, même si la fidélité historique n'y est pas non plus de rigueur. Quoi qu'il en soit, on se consolera un peu du manque d'émotion du film de Josie Rourke avec les interprétations remarquables de Saoirse Ronan et de Margot Robbie. Ce n'est pas rien, quand même.
Classement 2019 : 39/50
La réalisatrice :
Josie Rourke est née le 3 septembre 1975 à Manchester.
A découvrir aussi
- Nos vies miésrables (An Elephant sitting still)
- Garanti sans filtre (Sorry to bother you)
- Maladie fraternelle (Euforia)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres