Nuit persane (Chevalier noir)
Emad Aleebrahim Dehkordi a été diplômé et vit en France mais n'a pas pour autant perdu le sens des réalités iraniennes, comme il le démontre dans Chevalier noir. Cette connaissance des lieux et de son évolution sociale et économique lui permet d'exclure toute connotation "exotique" à son premier long-métrage, Chevalier noir, qui s'inspire d'une histoire réelle que lui a raconté sa mère. S'il s'agit d'un film noir, et souvent nocturne, on y décèle aussi d'autres influences, celle des contes persans, notamment, marquées par une symbolique très forte autour de la moto du chevalier noir. Autour de deux frères aux tempéraments opposés mais très liés, les personnages secondaires, apportent de l'eau au moulin de l'intrigue, traçant une cartographie précise de la jeune génération du pays, entre ceux qui l'ont quitté, ceux qui vivent au jour le jour et ceux qui font partie de la bourgeoisie dorée, festive, artificielle et égocentrique. Tout ce petit monde hante Téhéran, ville tentaculaire, en perpétuel mouvement, que l'on a rarement filmé de cette manière claustrophobe, parée de mille lumières au loin et quasi déserte dans ses rues (Chevalier noir a été tourné au plus fort du Covid). D'où l'atmosphère étrange qui se dégage de cette œuvre qui semble s'acheminer vers une tragédie annoncée, sauf que le réalisateur, très en empathie avec ses deux héros fraternels, s'octroie la possibilité de conclure différemment.
Le réalisateur :
Emad Aleebrahim-Dehkord est né en 1979 à Téhéran. Il a réalisé un court-métrage.
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