Noir de Chine (Des feux dans la plaine)
Les autorités chinoises ont mis du temps pour accorder le visa d'exploitation à Des feux dans la plaine, qui n'est pas un remake du classique de Kon Ichikawa, en dépit de la presque similitude de titre. Il est certain que l'image de la Chine, convoyée par le film, n'est pas très valorisante, montrant le nord-est du pays, en décrépitude industrielle, et sa jeune génération perdue, fantasmant sur l'eldorado du sud. Noir c'est noir et il n'y a guère d'espoir dans ce faux polar où les meurtres intéressent moins le réalisateur, Zhang Ji, dont c'est le premier long métrage, que l'atmosphère oppressante qu'il réussit à créer par sa mise en scène plutôt inspiré. Scindé en deux parties, séparées de 8 ans, Des feux de la plaine reste moins convaincant dans son scénario, aussi torturé que ses personnages, dont la psychologie apparaît parfois bien opaque. Si le contexte social prend une grande place, avec bonheur, l'histoire d'amour entre deux de ses jeunes protagonistes, aurait mérité un plus ample développement, pour nous toucher davantage. Globalement, d'ailleurs, le film ne cherche pas à insuffler une quelconque empathie, s'en remettant même, parfois, à des éclairs de violence qui paraissent aussi cathartiques que inutiles, pour montrer la déréliction des êtres et des paysages.
Le réalisateur :
Zhang Ji est né en Chine.
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