Ne jamais dire fontaine (La source des femmes)
Générosité et naïveté, il est essentiellement fait de cela le cinéma de Radu Mihaileanu. On le sait, on se laisse porter, ou on refuse absolument le voyage parce que c'est lourd, incohérent, pas crédible etc. Que les contempteurs du Concert ne se donnent pas la peine d'aller voir La source des femmes, à moins d'être masochistes, ils ne pourraient que détester. C'est vrai que le scénario, pétri de bons sentiments, est bien pataud. Son intrigue principale suffisait amplement, le réalisateur rajoute des sous-histoires sentimentales qui n'ont guère d'intérêt. Quelle idée ! Les femmes musulmanes sont formidables, on est d'accord, et sous la coupe de machos qui n'en foutent pas une rame. Mouais. Cela prend quand même des proportions gigantesques, et le côté manichéen de la chose est un peu trop apparent. Bon, Radu, c'est vraiment trop, là, et cette guerre des sexes aurait mérité d'être traitée avec un minimum de nuances. D'autant qu'il y a un manque d'humour patent dans le film, comme si le message devait passer en force. Enfin, on devrait dire les messages, parce que Mihaileanu mélange un peu tout et que l'attaque frontale contre l'Islam a des allures démagogiques qui font bien peu preuve de, comment dire, tolérance, ou encore compréhension. L'interprétation est inégale. Le choeur des femmes fait passer quelques bons moments et certaines scènes ont du sens. Mais pas l'ensemble. On est d'autant plus désolé pour Leïla Bekhti qui s'est donnée corps et âme dans un rôle pas si facile que cela. Elle surnage mais on ne peut pas lui demander, à elle seule, de sauver un film aussi démonstratif qu'artistiquement imparfait. Ne jamais dire fontaine ...
A découvrir aussi
- Pétard mouillé (Mr. Nice)
- Tanger nocturne (Fissures)
- Seppuku de bruit pour pas grand chose (Hara-Kiri)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres