Ne blousons plus ! (Le daim)
Ah, elle est étonnante, cette adaptation de Georges Dandaim ! Comment ? Le film de Dupieux n'a rien à voir avec Molière, même si son personnage principal, obsédé par un certain type de cuir, se prénomme Georges ? Ne blousons plus et reprenons : Le daim est un film de Quentin Dupieux et son délire ne doit rien à personne, si ce n'est à son fol auteur, qui fait du bien à un cinéma français tellement compassé. Dans la catégorie absurde, le cinéaste est une sorte de maître dans le sens où ses longs-métrages (plutôt courts en général) possèdent une logique qui leur est propre, donc irréfutable et imprévisible, avec une thématique obsessionnelle et immuable, tout au long de chaque opus. Le curseur est poussé loin dans Le daim, dans une espèce de réalisme névrosé qui enregistre la pesante solitude du monde moderne et la démence qui en découle. L'humour noir est bien présent, comme d'habitude, mais il et très inconfortable, vu le nihilisme ambiant. Quand le rire intervient, il est plutôt jaune (ou marron), de la couleur du blouson en daim. Dans cet univers désolé et pyrénéen, Jean Dujardin, qui est de la plupart des scènes, impressionne par sa capacité à rendre crédible et même palpable la tragédie de cet homme ridicule. Adèle Haenel l'accompagne en harmonie, avec un talent égal, sur les rives d'une loufoquerie drôlement angoissante, en fin de compte. Mon Dieu, c'est terrible de penser que l'homme est un daim pour l'homme !
Classement 2019 : 42/129
Le réalisateur :
Quentin Dupieux est né le 14 avril 1974 à Paris. Il a réalisé 8 films dont Rubber, Réalité et Au poste !
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