Cinéphile m'était conté ...

Naples New York (Napoli New York), Gabriele Salvatores, 2024

Bien que Gabriele Salvatores ait connu ses heures de gloire, toutes relatives, dans les années 90 et toute la décennie suivante (Mediterraneo, L'été où j'ai grandi), le cinéaste napolitain tourne toujours, d'autant plus motivé quand il aborde une histoire qui touche sa ville et, plus largement, le sujet de l'émigration italienne aux États-Unis Situé en 1949, en un temps de misère noire pour les habitants de Naples, après le départ des troupes américaines, Napoli New York nous émeut forcément dès son démarrage, avec un duo d'enfants adorables qui n'ont de cesse de parvenir à leur rêve américain personnel. Si le métrage ne surprend pas dans des évocations qui nous sont familières, en particulier celles liées au statut d'illégal dans un pays étranger et au racisme ordinaire (les bars interdits aux italiens), le film enchaîne les péripéties sans barguigner, quitte à rejoindre les rives du mélodrame. Visuellement superbe, notamment pour évoquer les différents quartiers de la Grosse Pomme de l'après-guerre, Napoli New York peut aussi compter sur une interprétation al dente, avec en premier lieu le toujours parfait Pierfrancesco Favino. Bien sûr, ce n'est pas du très grand cinéma italien, mais un récit sans temps mort, un brin naïf, qui est surtout un hommage à tous ceux et à toutes celles qui, un jour, ont quitté leur pays et traversé l'Atlantique, à leurs risques et périls.

Note : 7/10