Cinéphile m'était conté ...

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Ménage à fond (Fantôme utile)

 

Boonbunchachoke, le réalisateur de Fantôme utile, n'est pas si éloigné de son éminent compatriote Weerasethakul, à ceci près que lui n'hésite pas à mélanger les genres, y compris le burlesque et les situations les plus incongrues. En Thaïlande, après la mort, il semble bien qu'on ne retourne pas nécessairement à la poussière, mais à la condition d'esprit, qui peut s'incarner par exemple dans un aspirateur, ce qui ne nous éloigne pas tellement de la poussière, en définitive, dans l'aspiration, c'est le cas de le dire, à une après-vie réparatrice. Mais passé un moment, paraît dire le cinéaste, finie la plaisanterie et place à des sujets plus sérieux, même vus à travers une bonne dose de fantastique, de symbolisme, de poésie ou d'onirisme. Il y a bien quelques chutes de tension dans Fantôme utile, mais sa créativité constante, et le droit au délire, cependant signifiant, persistent, avec plus que des allusions aux massacres perpétrés dans le passé par les forces gouvernementales du pays. L'acuité politique et sociale du film est tranchante, singulière et osée par sa forme, dans une réactivation audacieuse et souvent jubilatoire du film de fantômes. Pour un ménage à fond, qui traque toutes les poussières accumulées, il n'y a rien de mieux que ce premier long métrage (vraiment ?) d'un réalisateur dont il faudra retenir le nom (oups) : Ratchapoom Boonbunchachoke.

 

 

Le réalisateur

 

Ratchapoom Boonbunchachoke est né en Thaïlande. Il a réalisé un court-métrage.

 



31/08/2025
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