Cinéphile m'était conté ...

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Mélancolie et délicatesse (Les souvenirs)

Autant La délicatesse était d'une légèreté joyeuse, autant Les souvenirs fait montre d'une grave mélancolie autour de la mémoire, l'oubli et les espoirs qui ne se concrétisent pas. Mais que l'on se rassure, la "patte" de David Foenkinos est bien présente dans ce nouveau roman, son auto-dérision et son sens des formules, également. Vous en connaissez beaucoup, vous, des auteurs capables de faire rire avec des scènes supposées être tristes ? C'est tout le talent de Foenkinos qui raconte dans ce livre la solitude d'un jeune homme qui a du mal à se trouver parce qu'il ne sait pas chercher. Les souvenirs s'égrènent : un grand-père qui meurt, une grand-mère qui s'enfuit de sa maison de retraite, une mère qui se réfugie dans la dépression. Le narrateur, veilleur de nuit provisoire et écrivain potentiel, se désole, d'autant que sa vie sexuelle "ressemble à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres." Au fond, David Foenkinos ne fait que retranscrire des existences et des sentiments d'une relative banalité. Mais il le fait avec une élégance assez désespérée et finalement drolatique, par la grâce d'un style ciselé, absolument irrésistible. Il y a dans Les souvenirs des moments inoubliables, des situations cocasses et absurdes qui s'opposent avec bonheur à la grisaille du quotidien et aux actes manqués pour cause de lâcheté et/ou de faiblesse. Les chapitres du livre sont encadrés par de courtes vignettes qui s'attachent à un souvenir particulier d'un artiste célèbre : Gaudi, Modiano, Fitzgerald, ou d'un simple quidam qui croise la route du narrateur. De petits instants suspendus dans le temps, de petits riens qui contribuent au charme entêtant de ce joli roman.

 




22/09/2011
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