Cinéphile m'était conté ...

Maudie, Aisling Walsh, Canada, 2016

Femme de ménage, atteinte de polyarthrite juvénile dégénérative, Maud Lewis est considéré comme un grand peintre naïf. C'est une petite maison au bout de nulle part, en Nouvelle-Ecosse. C'est là que Maud Lewis passera une grande partie de sa vie, modestement, malgré la gloire naissante et la souffrance de plus en plus vive. Le portrait qu'en trace la cinéaste irlandaise Aisling Walsh est des plus touchants, sans trémolos dans la caméra à l'image de son sujet. Au-delà de l'artiste, le film peint aussi sa relation étonnante avec son mari, être fruste et antisocial, que Maud domestiquera au fil des années. Avec la beauté des paysages (ceux de Terre-Neuve pour le tournage), la réalisatrice tombe parfois un peu dans l'esthétisme mais rien de rédhibitoire. Sally Hawkins est absolument prodigieuse, sans jamais forcer la note, et Ethan Hawke est d'une grande subtilité dans un rôle qui n'a rien de gratifiant. Le fil a été montré dans une centaine de festivals de par le monde et est sorti en salles dans de nombreux pays, y compris en Belgique, Espagne ou Allemagne. En France, il n'a eu droit qu'à une sortie confidentielle en DVD, en janvier 2018. Il est vrai qu'on n'y voit ni effets spéciaux ni violence.

Note : 7,5/10