Marabout de ficelle (Paris pieds nus)
Il s'appelle Dominique et elle, Fiona. Mais on a appris à les nommer Abel et Gordon comme on disait Laurel et Hardy. Indissociables, le belge et la canadienne et coréalisateurs de films qui leur ressemblent : fantaisistes, poétiques, à côté de la plaque. Paris pieds nus, pas plus que ses prédécesseurs ne possède un scénario en béton armé, là n'est pas l'important par le duo qui cherche surtout l'évasion du cadre et la digression. Le marabout de ficelle fonctionne une fois de plus même si, comme ils l'expliquent eux-mêmes en interview, ils se sentent légèrement contraints par les contingences commerciales et aimeraient mettre encore plus de folie dans leur breuvage euphorique. Le film est une sorte de portrait de Paris, buissonnier et plus proche des SDF que des costumes cravates : une ville intemporelle où l'on se promène en bateaux-mouches et où on escalade la Tour Eiffel. Eux qui tournent généralement avec des amateurs ont ici à disposition le funambule Pierre Richard et la divine Emmanuelle Riva. Un dernier rôle pour l'interprète d'Hiroshima mon amour et d'Amour, elle qui avait une image si sérieuse et qui est partie sur ce clin d'oeil de jeune fille espiègle. Beau symbole. Au passage, Abel et Gordon sèment quelques références dans ce presque La La Land français : Pina Bausch, Michael Powell (I know where i'm going) et René Clair (A nous la liberté). Leur cinéma est sans prétention mais extrêmement précis et chiadé sur la forme : cela ne révolutionne pas le 7ème art mais cela fait beaucoup du bien.
Classement 2017 : 33/52
Les réalisateurs :
Fiona Gordon (canadienne) et Dominique Abel (belge) sont nés en 1957. Ils ont dirigé L'iceberg, Rumba et La fée.
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