Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Manipulateur et victime (Abus de faiblesse)

Le cinéma de Catherine Breillat a toujours été physique, trouble et douloureux. Abus de faiblesse est dans la lignée de ses films précédents mais point ici de sensualité ou de désir, les rapports d'argent semblent prendre toute la place dans la relation complexe qui se noue entre un manipulateur et sa victime (consentante ?). La réalisatrice a pris de la distance avec sa propre histoire, méfiante sans doute envers l'autofiction et elle a eu raison même si un certain malaise persiste (mais ce n'est pas nouveau pour Breillat). Physique, le film l'est avec le personnage d'Isabelle Huppert, au corps désaxé et bancal après un AVC. L'actrice excelle dans ce rôle difficile qui ne tombe jamais dans la caricature. Physique également est la prestation de Kool Shen impressionnant de virilité fruste. Ces rapports entre ces deux-là, dans la domination/soumission garde tout son mystère intime et le film use parfois de ressorts de comédie qui lui évitent une froideur impersonnelle et desserrent l'étreinte. Seuls son aspect répétitif (portables qui sonnent, écritures de chèques) et certaines scènes qui ne vont pas suffisamment dans la profondeur empêchent d'adhérer plus avant à une entreprise qui, à défaut de séduire, intrigue vraiment.

 

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22/03/2014
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