Malédiction en vase clos (La Damnée)
Premier long-métrage de Abel Danan, La Damnée reprend un concept bien souvent utilisée dans les films d'horreur : une personne seule dans un appartement ou une maison, assaillie par des manifestations étranges, imputables éventuellement à son délabrement mentale. Ici, dans cet environnement en vase clos, le film y ajoute un dehors contaminé par un virus et une héroïne souffrant d'agoraphobie. Tout est en place pour une atmosphère de plus en plus poisseuse où il est impossible de distinguer la réalité de ce qu'il advient dans la tête du personnage principal, une étudiante marocaine inscrite à la Sorbonne. Côté ambiance, le film est réussi, grâce à une mise en scène viscérale, quasi cronenbergienne, et à des effets sonores particulièrement travaillés. Sans compter la prestation de Lina El Arabi (vue notamment dans Noces et Divertimento), impressionnante, qui est presque constamment à l'écran et dans tous les états possibles. Cette histoire de malédiction et/ou d'hallucinations, prend sa source profonde dans le"folklore" des sorcières au Maroc qui, soit dit en passant, est une manifestation ancienne des violences faites aux femmes. En définitive, derrière le film de genre, se dissimulent d'autres histoires puissantes, sociales, familiales et patriarcales.
Le réalisateur :
Abel Danan.
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