Maladie d'amour (Plaire, aimer et courir vite)
Le romanesque est toujours présent dans les meilleurs films de Christophe Honoré, cinéaste parfois enthousiasmant et souvent horripilant. Romanesque et cérébral, aussi, ce qui lui altère régulièrement une certaine partie du public, quand ce n'est pas la quasi totalité pour ses essais les plus expérimentaux. Plaire, aimer et courir vite annonce la couleur dès son titre, oui, c'est une histoire d'amour, enfin une tentative de, avec ses hésitations et ses atermoiements en une époque pas si lointaine, ces années 90 où désir et mort dansaient une drôle de sarabande. Pour autant, même s'il y a des points communs, prière de ne pas comparer avec 120 battements par minute. Ici, point de militantisme, mais une histoire au demeurant simple entre deux garçons avec la maladie en ombre chinoise. Malgré des moments sombres, Christophe Honoré a plutôt fait le choix de la gaieté ou tout du moins de la lumière même en grande partie voilée. Le film possède quelques moments de grâce et de juvénile euphorie bien qu'ils soient de plus en plus rares à mesure que le récit progresse. La mise en scène est assez souvent remarquable, en particulier dans sa première partie (la scène du cinéma). Pour être honnête, il faut avouer qu'il arrive que le film tire en longueur et quelques scènes semblent superfétatoires. Il y a d'ailleurs un peu de frustration à ce qu'il y ait aussi peu de scènes communes entre Deladonchamps et Lacoste, ce dernier de plus en plus étonnant et mature dans son jeu. Sans oublier Podalydès, comme toujours impeccable. C'est sans aucun doute l'un des longs-métrages les plus personnels et les plus sincères de Christophe Honoré et cela se voit sur l'écran. Avec la pudeur des sentiments et une frénésie charnelle moins brutale que dans certains de ses films précédents, ce qui fait une belle différence.
Classement 2018 : 32/109
Le réalisateur :
Christophe Honoré est né le 10 avril 1970 à Carhaix. Il a notamment tourné Les chansons d'amour, Dans Paris et Les bien-aimés.
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