Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Lucidité à la russe (Bye bye Vichniovka !)

"Pas encore guérie de son passé, déjà prisonnière de son futur." C'est la quatrième de couverture de Bye bye Vichniovka qui le dit. Cela concerne la Russie rurale que décrit le roman de Victoria Tchikarnieeva mais aussi, plus largement, le pays tout entier. Quid du présent alors ? Eh bien, c'est celui que raconte l'héroïne du livre, une étudiante qui s'ennuie à l'université et se lamente sur sa vie monotone, notamment dans son village natal. Bye bye Vichniovka est un journal intime dans lequel la narratrice observe également ses voisins et ses proches. D'une manière acerbe, ironique et non dénuée d'humour. Tranches de vie : un couple avec enfant marié bien trop jeune, une femme à la recherche (désespérée) de l'amour, un vieux et une vieille, des accros aux feuilletons télévisés quasiment 24 heures sur 24 ... Bref, le type d'existence que rejette absolument la jeune femme. Le style du livre est enlevé, les dialogues souvent croustillants. Certaines scènes ou réflexions sont tout de même répétitives et l'auteure abuse du langage parlé. Certains passages valent néanmoins le détour : ceux où est évoqué le travail au McDonald's du coin, en particulier, sont d'une grande férocité. L'exemple d'un monde "parfait" et heureux, complètement à l'opposé de celui de la Russie de tous les jours. Mais Victoria Tchikarnieeva n'est dupe de rien. Cette révoltée a pour elle une qualité essentielle : la lucidité.

 

002447774.jpg



19/12/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 49 autres membres