Cinéphile m'était conté ...

Lucia de B. , Paula van der Oest, Pays-Bas, 2014

L'affaire Lucia de Berk est très célèbre aux Pays-Bas : l'histoire d'une infirmière accusée à l'emprisonnement à vie pour avoir prétendument tué au moins 7 bébés et des personnes âgées. Elle passera plus de 6 ans en prison avant d'être finalement lavée de tous soupçons. Le film raconte de façon sobre et clinique un cas typique d'erreur judiciaire montée de toutes pièces par l'accusation sur la base de présomptions. Une coupable idéale qui convenait aux intérêts de la clinique, de la police, la presse et de la justice, relayés par une véritable hystérie dans l'opinion publique conditionnée par les médias. Le film est remarquable par son interprétation, moins par son scénario, trop attendu, et qui simplifie une affaire bien plus complexe dans la réalité. Reste que l'émotion est à son comble dans les dernières minutes et qu'il est impossible d'y rester insensible. Paula van der Oest, cinéaste de 50 ans, trace un nouveau portrait de femme après Ingrid Jonker (2011), le seul de ses films sortis en France et qui s'intéressait à la courte existence d'une poétesse sud-africaine qui a lutté contre l'apartheid avant de sombrer dans les excès divers jusqu'à la folie. Lucia de B., n'a pour l'heure été distribué que dans son pays d'origine. Seul l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, qui reste hypothétique vu la concurrence, lui permettrait sans doute d'avoir un accès aux écrans français.

Note : 7/10