Les hommes sont des ogres (Men)
Voici donc le film définitif qui va clouer les hommes et leur toxicité avéré au pilori. Il s'appelle Men et ne dissimule en rien la radicalité de son propos : parce qu'une femme a croqué une pomme dans un jardin dont elle n'était que locataire, faudrait-il vouer toutes ses consœurs à subir les outrages, les attouchements et la misogynie masculine, jusqu'à la fin des temps ? Alex Garland n'y va cependant pas tout de suite avec ses gros sabots, avec une entrée en matière pas si mal taillée, avec splendeur de la nature anglaise et traumatisme récent à effacer pour Harper, son héroïne isolée (comme de bien entendu) dans une somptueuse propriété rurale. Ensuite, cela se gâte sérieusement, et l'on peut toujours plaider la démence de Harper pour sa vision irrévocable des hommes comme des prédateurs à un seul visage (le procédé est pesant) si cette idée n'était pas celle que le film accompagne avec enthousiasme. Devant ce spectacle, point de frissons mais une sorte de stupeur face à cet étalage de plus en plus sordide, qui accouche d'une scène censée rester dans les an(n)ales mais qui n'est pas loin de toucher au grotesque. Ok, tous les hommes sont potentiellement des ogres (ce qui rappelle un film français récent), une thèse évidemment réductrice mais qui aurait pu être illustrée de manière un tantinet moins symbolique et un peu plus subtile. Est-il déraisonnable de penser que, réalisé par une femme, Men aurait gagné en finesse et en intelligence ?
Le réalisateur :
Alex Garland est né le 26 mai 1970 à Londres. Il a réalisé Ex machina et Annihilation.
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