Les femmes de l'amnésique (C'est mon homme)
C'est mon homme est l'histoire d'un retour, pas de la même façon que celui de Martin Guerre, puisqu'il n'y a pas d'imposture ici mais un cas d'amnésie, pour un combattant de la guerre 14/18, avec deux femmes qui prétendent qu'il s'agit de leur mari. Le film privilégie clairement l'une des deux possibles épouses, lui accordant davantage de temps au sein de la tentative de reconstruction de la mémoire défaillante du héros. La reconstitution de l'après-guerre, avec ses traumatismes et ses dégâts (les gueules cassées) constitue la partie la plus probante du premier long-métrage de Guillaume Bureau. Le scénario, lui, se fait volontiers paresseux, misant sur les sensations, les regards et les silences, sans que l'on puisse se déterminer sur la personnalité réelle de cet amnésique déboussolé, à la recherche d'une identité. Il est bon que le mystère, au centre de l'intrigue, reste entier mais C'est mon homme se complait le plus souvent dans un entre deux, sans que la mise en scène ne cherche à régénérer une histoire qui peine à véritablement avancer. Karim Leklou, dont la cote ne cesse de monter, joue avec la réserve idoine cet homme aux souvenirs perdus, accompagné par une Leïla Bekhti au jeu tout en nuances, bien que le caractère de son personnage colle plus à une femme de notre époque. La déception vient de Louise Bourgoin, non pour ses qualités de comédienne, bien réelles, mais pour le peu de profondeur de son rôle, dans cette œuvre (trop) classique et qui manque de piment. On est donc loin du Retour de Martin Guerre, en effet.
Le réalisateur :
Guillaume Bureau est né en France. Il a réalisé un court-métrage.
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