Cinéphile m'était conté ...

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Les Experts Accra (Notre quelque part)

La queue de l'oiseau bleu, tel est le titre original du premier roman du ghanéen Nii Ayikwei Parkes, devenu en France : "Notre quelque part". Que cette traduction surprenante n'indispose pas les lecteurs car, au contraire, celle-ci est tout au long du livre absolument remarquable, rendant justice à la virtuosité de l'auteur qui mélange parler académique et langue populaire d'Afrique. C'est l'un des intérêts de ce vrai faux roman policier qui passe avec aisance des cercles "modernes" d'Accra, la capitale, au Ghana profond, dans un petit village où les légendes se perpétuent et se révèlent parfois tellement proches de la réalité qu'elles peuvent permettre de résoudre une enquête sur un crime inexpliqué qui laisse perplexe le médecin légiste "made in England", lequel va retrouver aussi bien les racines de son pays que la vérité. Avec humour et truculence, Parkes nous présente ce scientifique digne d'un épisode d'une série policière virtuelle qui pourrait s'appeler "Les Experts Accra". Le vin de palme coule à flots dans ce récit picaresque mais il ne faut pas s'y tromper : la critique sociale est omniprésente. Pour évoquer la corruption généralisée aussi bien que le sort des femmes, autant désirées que maltraitées. Notre quelque part est un roman mené de main de maître, narquois, joyeux et dramatique, ancré dans un paysage africain en mutation, loin de tous les clichés qui collent à la peau du continent. Une lecture divertissante, certes, mais qui donne matière à réflexion. N'est-ce pas, euh, quelque part, la définition d'un bon livre ?

 

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25/02/2014
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