Les enfants regardent (Storia di vacanze)
Il faut bien avouer que Favolacce est un long-métrage assez déplaisant et peut-être encore davantage parce que c'est l'intention de ses auteurs, les frères D'Innocenzo, de nous confronter à des personnages médiocres (pour ce qui est des adultes) et frustrés. Le tout sous le regard d'enfants qui ne sont pas non plus des innocents, loin de là. Ces frères réalisateurs ne sont pas les Coen et leur souci d'observation m'est pas nuancé d'humour loin de là mais plutôt d'une certaine suffisance vis-à-vis de protagonistes pour lesquels ils ne manifestent pas la moindre empathie. Cela serait supportable avec une narration forte mais le film est davantage constitué d'une accumulation de saynètes qui tendent à accroître la tension et surtout le malaise jusqu'à une conclusion outrée sur le plan dramatique qui ne contribue pas à rendre le jugement plus amène. Le côté sociologique de la chose ne manquerait pas de piquant s'il était un peu moins chargé, quelque part par exemple entre le cinéma de Solondz ou l'univers du romancier australien Christos Tsiolkas (La gifle). On n'a rien contre la méchanceté, voire la cruauté, mais elles sont d'autant plus pertinentes quand elles s'accompagnent d'ironie et de malice. Rien de tout cela dans Favolacce qui n'a d'autre but que de susciter l'inconfort devant des individus affreux, sales et méchants.
Les réalisateurs :
Fabio et Damiano D'Innocenzo sont nés le 14 juillet 1988 à Rome. Ils ont coréalisé Frères de sang.
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