Les couleurs vives de l'amour (Joli Joli)
Une comédie musicale peut-elle se révéler sapide, en dépit d'une intrigue minimale, voire quasi inexistante ? L'histoire du cinéma, notamment américain, nous révèle que oui, c'est envisageable, mais il faut alors des ingrédients parfaits dans tous les domaines : mise en scène, interprétation, musique, costumes, etc. Nul ne pourra prétendre que Joli joli, de Diastème, frise la perfection dans tous ses aspects mais l'énergie de l'ensemble, la bonne tenue de la plupart des chansons, un sens du rythme narratif indéniable, la reconstitution colorée d'une époque, les années 70, qui paraît déjà lointaine participent au plaisir simple et vif que l'on prend devant le film. Ceci à la condition d'accepter que son seul sujet est celui des amours contrariées, déclinées sous le mode hétéro ou homo, et que les quelques clins d’œil à notre monde d'aujourd'hui (des téléphones portables au mouvement #MeToo) ne brillent pas véritablement par leur finesse. Mais si on se laisse faire sans renâcler (question d'humeur du spectateur), Joli joli est un charmant voyage rétro, où l'on appréciera autant sinon plus les rôles secondaires (Laura Felpin, Vincent Dedienne et Victor Belmondo) par rapport à ses têtes d'affiche que l'on attendait plus étincelantes (Clara Luciani et William Lebghil) ou encore, autrement dit, plus glamoureuses.
Le réalisateur :
Diastème a réalisé 5 films dont Le monde d'hier.
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