Les arabes ne sont pas des israéliens comme les autres (Mon fils)
Les arabes détenteurs de la citoyenneté israélienne représentent plus de 20% de la population du pays. Une minorité dépréciée et très mal intégrée, ce n'est un secret pour personne. Mon fils d'Eran Riklis, cinéaste qui avait déçu depuis ses magnifiques Citronniers, s'attache à l'un de ses membres dans les années 80 et 90. Et d'emblée, c'est la tonalité du film qui surprend. Apaisée, bienveillante, presque angélique. Même la musique, jazzy, semble vouloir dédramatiser son thème. Qu'on ne s'y trompe pas pourtant, Mon fils n'a rien d'une bluette qui édulcorerait la réalité. Iyad, le jeune héros de Mon fils est sans cesse confronté à des problèmes identitaires qui confinent à la schizophrénie. Riklis réalise un film attachant et plus profond qu'il n'y parait avec un traitement sur le ton de la comédie douce amère (et parfois sentimentale) plutôt que sur celui du drame. Le choix est risqué mais il ne s'agit pas d'optimisme béat et loin de lui l'idée de faire accroire l'idée que les arabes sont des israéliens comme les autres. Les armes de la tolérance, même au prix d'une certaine candeur, valent toujours mieux que celles de la violence et du manichéisme. Imparfait mais sincère, Mon fils est une contribution à ce qui n'est peut-être qu'un fantasme : que juifs et arabes vivent côte à côte en Israël, sans haine ni discrimination.
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