Le souffle de la générosité (L'odeur du vent)
La lenteur est une composante indispensable de L'odeur de vent, tourné uniquement en plans fixes, et, loin de susciter l'ennui, permet au contraire de comprendre le rythme des jours, dans des lieux très isolés d'Iran. Les paysages sont splendides, entre montagne et plaine verdoyante mais la nature rend tout déplacement compliqué, sans l'aide d'autrui. Le film part d'une banale panne de transformateur, proche d'une maison au milieu de nulle part, et va entraîner un souffle de générosité entre inconnus qui n'auront de cesse de s'entraider. L'odeur du vent ne cède à aucune grandiloquence et se savoure scène après scène, dans une simplicité et une humanité belles comme dans un film de Kiarostami. Le personnage principal du film, électricien de son état, est joué par le réalisateur lui-même, Hadi Mohaghegh. Point n'est besoin de savoir qui il est, il suffit de le suivre dans ce qui devient une sorte d'épopée, un éloge de la bonté pure, à partir d'actes pour autrui, lesquels ne demandent ni rétribution, ni contrepartie. Passé par les festivals de Busan en Corée, puis par Nantes et Alès, L'odeur du vent a la fragilité et la force des fables intemporelles et universelles. Dans un monde où avoir est plus important qu'être, cette petite leçon d'humanisme fait vraiment du bien, y compris pour sa candeur au grand cœur.
Le réalisateur :
Hadi Mohaghegh est né en 1979 à Dehdasht (Iran). Il a réalisé 4 films.
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