Cinéphile m'était conté ...

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Le noir est une absence de couleur froide (Baby Jane)

Le succès de Purge a permis la traduction des deux livres précédents de Sofi Oksanen soit, dans l'ordre, Les vaches de Staline et aujourd'hui, Baby Jane. Ce roman tranche avec la reste de la production de l'auteure finlandaise. Pas de construction virtuose, cette fois-ci, ni d'évocation de l'histoire estonienne mais un récit réaliste et brutal. Une liaison amoureuse entre deux jeunes femmes à Helsinki puis, quelques années plus tard, la dépression terrible de l'une d'entre elles que son ancienne compagne va tenter de sauver de l'abîme. Oksanen n'est pas du genre à sortir les violons et à épouser la forme du mélodrame, elle préfère la crudité des mots côtoyant le sordide et le morbide sans y tomber toutefois. Baby Jane est un roman punk sur le mal de vivre et le mal d'aimer, sur l'attraction du néant quand l'envie de résister a disparu. Pas un livre aimable loin de là mais écrit avec une rage et une sincérité qui ne peuvent laisser de marbre. Toutes proportions gardées, on pense à Le bleu est une couleur chaude, en plus désespéré encore. Le noir est une absence de couleur froide.

 

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11/07/2014
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